Le Jardin Médiéval de Cardaillac - Lot
Ce petit jardin médiéval, au coeur du village de Cardaillac en Quercy, reprend tous les codes du jardin moyenâgeux : jardin clôturé de barrières de bois, plates-bandes agencées en carrés et ceintes de plessis en châtaignier, présence d'un ruisseau et de roses..
Six bénévoles assurent la création et l'entretien des parterres. Certaines ont plus d'attrait pour les plantes tinctoriales, les aromatiques ou les simples (plantes médicinales), d'autres préfèrent le potager, appelé Ménagier au Moyen Âge. 150 plantes différentes se côtoient et n'ont aucun secret pour nos passionnées. D'ailleurs, une fiche explicative a été rédigée pour chaque espèce.
On y apprend que la fleur de Lys, choisie par Clovis comme symbole de la puissance royale était en fait un Iris pseudacorus blanc, appelé Lis des marais. Les plantes avaient également une vocation spirituelle : les roses symbolisent l'amour, mais aussi la création mystique et la piété.
Les teintures de Gattilier, Vitex agnus castus, réprimaient les ardeurs des moines...
La moutarde blanche nous ramène aux cataplasmes révulsifs ou sinapisme encore présents sur les étagères des pharmacies.
Si vous avez la chance de visiter ce jardin pendant la présence des bénévoles, vous obtiendrez une multitude d'autres renseignements : les Cosmos qui y poussent sont tous blancs car au Moyen Âge, il n'existait pas encore de Cosmos colorés. Les fleurs d'Ipomées qui rythment le jardin sont à la fois roses et bleues sur le même pied, c'est une question de maturation. L'importation de l'Indigotier a détrôné le Pastel, etc...
Un passage sous des arches garnies de Chèvrefeuilles et de Roses, plantés à leurs pieds de Sceaux de Salomon, et d'Aconits d'un bleu profond nous rappelle que le jardin médiéval est aussi un lieu de contemplation et de méditation...
Cette découverte à l'automne a été suivie par une visite en juin pour les "Rendez-vous au Jardins". Les floraisons y sont différentes bien sûr, les Iris pseudacorus blancs étaient superbes. Les roses choisies dérivent des roses galliques, roses de Provins et roses de Damas présentes au Moyen Âge.
Les croix de Jérusalem et les alchémilles attirent le regard.
Les bénévoles du jardin dans leurs costumes médiévaux nous commentent leurs petits trésors comme le chervis, légume supplanté par la pomme de terre et aujourd'hui en voie de disparition.
Des peintures botaniques égaient le jardin...
Des tressages d'osiers vivants ou secs sont présentés. Idéal pour faire grimper ou soutenir des rosiers...
L'entretien est régulier, l'information de qualité, l'enthousiasme des bénévoles est communicatif. C'est un jardin à prendre en compte dans la valorisation de ce beau village aux trois tours médiévales.
De la discussion jaillit la lumière.