Les Jardins de Colette - Corrèze
Ce parc floral contemporain rend hommage à Colette. Il est situé à deux pas de Brive, près du château de Castel-Novel où l'écrivain a séjourné.
Six jardins clos représentent les six régions de France où Colette a vécu : du jardin de son enfance en Bourgogne jusqu’aux jardins du Palais-Royal à Paris où elle termine sa vie, en passant par la Franche-Comté, la Bretagne, la Corrèze et la Provence. Les végétaux sont choisis en fonction de l’œuvre littéraire de Colette et de la région qu’ils représentent. Ainsi chaque jardin offre un paysage différent dans un savoureux mélange de littérature et de botanique.
Le parc floral abrite également un labyrinthe de 5 000 m2 en forme de papillon.
3 photos - Colette et son Bouledogue français.
Le Jardin Bourguignon (1873-1891) :
Une belle glycine bleue, une des fleurs préférées de Colette, court sur l'enceinte de fer forgé clôturant cet espace. Elle reprend la glycine du jardin de Saint Sauveur en Puisaye, le jardin de son enfance où l'amour de Colette pour la nature lui est transmis par sa mère, Sido.
Les parterres de ce premier jardin sont entourés de Charmes. J'y froisse les feuilles de la sauge ananas et je retiens pour mon jardin la Rhazya orientalis, une apocynacée bleu porcelaine en fleur dès le mois de mai.
6 photos du Jardin Bourguignon
En chemin vers le labyrinthe, des installations en osier et en bois de châtaignier apportent une touche à la fois ancienne et dans l'air du temps !
Du haut d'un monticule nous réalisons l'ampleur du labyrinthe.
5 photos
Le labyrinthe en forme de papillon est un clin d'oeil à Colette qui les aimait tant. Il est réalisé au moyen de Saule car ce petit arbre était couramment cultivé en Corrèze pour produire de l'osier. Ici, l'espèce utilisée est le Salix triandra. Les tiges d'osier sont plantées deux par deux en février-mars, puis tressées. Ensuite, au printemps, les feuilles poussent et rendent le labyrinthe plus difficile. Son nom, le Labyrinthe de Bel Gazou fait référence à la fille de Colette.
Ce jeu de piste nous perd dans l'oeuvre de Colette et sa passion pour la nature. On peux y lire les plantes et fleurs dépeintes par cette amoureuse des mots, y déjouer des énigmes et trouver les mots à taper sur les digicodes pour ouvrir les portes ou arrêter les rideaux d'eau !
Il y a deux niveaux d'énigmes, un pour les enfants et un pour les plus grands. Nous avons mis environ 3/4 d'heure pour déjouer ce dédale géant !
7 photos du Labyrinthe
Le jardin de Franche Comté (1900-1905) :
Nous entrons dans un jardin de sous-bois où les conifères prédominent : en vedette le cyprès chauve (taxodium distichum), un des rares conifères qui roussit à l'automne avant de perdre ses aiguilles. Les lupins et les bruyères transforment cette sapinière en un beau bosquet fleuri.
Colette se plaisait beaucoup dans son Domaine des Monts Boucons en Franche Comté où elle jouissait d'un immense parc.
2 photos du Jardin de Franche Comté
Le Jardin Breton (1910-1927) :
Colette divorce et rencontre alors la Marquise de Morny (nom de scène Missy) avec qui elle achète le Manoir de Rozven près de Saint Malo.
Ce jardin se veut minéral avec le gravier, ses bancs et ses gros blocs en granit symbolisant les falaises bretonnes.
Les saules à feuille de romarin, salix rosmarinifolia, bordés d'une mer de stipas apportent une note marine et très actuelle à cet espace. Quant au bleu des nombreuses verveines de Buenos Aires, Verbena bonariensis, il doit être du plus bel effet en été au pied des murs de granit.
Pinus nigra, Quercus ilex (chêne à feuille de houx), et différentes variétés d'eryngiums (chardons) complètent le tableau.
6 photos du Jardin Breton
Le Jardin corrézien (1911-1923) :
Colette rencontre, Henri de Jouvenel, rédacteur en chef du "Matin" et découvre avec lui la Corrèze et le château de Castel Novel où ils élèveront leur fille "Bel Gazou" dans un univers proche de la nature.
Cet espace aux grandes étendues verdoyantes et aux chênes centenaires est ouvert sur la campagne corrézienne.
Les rangées de saules recépés s'alignent à l'infini : Salix alba, Salix caprea, Salix fragilis...
(Dés 1880, les paniers en osiers étaient largement utilisés pour expédier les fruits et légumes du Limousin vers Paris, Londres, Bruxelles...)
Un long chemin de galets évoque les bords de rivière où Colette aimait marcher pieds nus...
Ici le poulailler et les jeux de plein air, mikado et dominos géants évoquent l'enfance de Bel Gazou.
Autre lieu cher à Colette en Corrèze, le château de Curemonte (photo en bas de l'article), propriété de sa fille.
8 photos du Jardin Corrézien
Le Jardin Provençal (1926-1938) :
Colette achète "La Treille Muscate" à Saint Tropez où elle séjourne avec son troisième mari, ami du peintre André Dunoyer de Segonzac. C'est ici qu'elle écrira "La Chatte".
Vigne, tamaris, buddleias, lavandes, oliviers, figuiers, cyprès, pins parasols signent ce jardin provençal. Quant aux crocosmias, hémérocalles et agapanthes, ils ravivent le tableau.
Une roseraie fait référence à l'amour de Colette pour les roses et tout particulièrement pour la rose "Cuisse-de-Nymphe" mise en avant dans le jardin. Une rose porte le nom de Colette ; elle est en vente dans la boutique.
Devant la fontaine, les pots bleus et la longue allée orangée, je ne peux m'empêcher de penser aux Jardins de Majorelle. Cet espace renvoie aux nombreux voyages que Colette effectua : le Maroc, New York...
15 photos du Jardin Provençal
4 photos - Colette aimait dormir à la belle étoile. Notez la belle allée de pins parasols doubles.
Le Jardin du Palais Royal (1938-1954) :
C'est à cette époque que Colette obtient tous les honneurs notamment celui d'être élue à l'académie Goncourt en 1945.
Elle vit ses dernières années en plein coeur du Palais Royal à Paris. De sa fenêtre elle admire les allées de tilleuls (Tilia cordata) ainsi que les parterres de vivaces bleues, blanches, rouges et jaunes reproduits ici.
Dans le long parterre rectiligne, des chardons que j'avais tout d'abord pris pour des aloes attirent mon attention : ce sont des eryngium agavifolium.
7 photos du Jardin 'Palais Royal'
3 photos - Le Jardin bénéficie d'une gestion écologique.
Nous nous dirigeons alors vers le salon de thé du jardin où je recommande le thé "Colette"...
Rosier 'Colette' provenant de la boutique du jardin de Colette - Au jardin de Frescati
A force de me pencher sur une image de ma mémoire, il m'arrive de reconstituer une fleur qui m'intriguait autrefois. Ainsi nous rappelons de l'abîme le mot en voie de s'engloutir et que nous saisissons par une syllabe, par son initiale, que nous hissons vers la lumière, tout mouillé d'obscurité mortelle... J'ai cherché ce calice tubulaire, sa corolle dentelée, sa couleur de cerise, son nom... Je le tiens, je ne le lâcherai plus, sauf pour tout de bon, sur ma fin. Il s'appelle bizarrement penstémon. Revenu à moi et comme apprivoisé, le penstémon joue sa partie très agréablement dans une orchestration violette, rouge et mauve....