Jean Mus, un jardin c'est du rêve et de l'imagination
Jean Mus, architecte de jardins méditerranéens
Saint-Jean de Beauregard, avril 2017
Conférence sur l'art des jardins méditerranéens contemporains
Pour ceux qui le connaissent, inutile de dire que Jean Mus est un personnage au caractère bien trempé et que sa conférence fut haute en couleur !
Selon lui, un architecte de jardin doit être un peu poète, avoir le sens du rêve et de l'imagination.
L'exploitation de nos sens est un facteur clé de la réussite d'un beau jardin.
La vue : "il faut savoir profiter des perspectives, des avancées et des reculs, s'abandonner à la lumière"...
L'ouïe : "il faut avoir une portée musicale permanente, le sens du bruit de la pluie ou du vent dans les arbres, les bambous, les premiers sons du matin qui mettent de bonne humeur"...
Le toucher : ce sens est très important avec les plantes méditerranéennes, les aromatiques, les plantes duveteuses à placer au bord des sentiers.
Le goût, qui est le premier sens que nous ayons eu.
L'odorat, très fort dans les lieux méditerranéens. Le paysagiste devient un peu parfumeur.
L'impact des sens anime son travail au quotidien.
Ensuite, il faut des complices. Le premier, c'est l'architecte ; "mais il a souvent la tête dans les étoiles". Il faut certes 30% d'utopie, mais aussi 70% de réalisme.
Mais son plus grand complice reste le jardinier, le vrai jardinier car "malheureusement aujourd'hui 80% sont de faux jardiniers"...
Jean Mus aime à recréer des ambiances comme nos grand-mères l'ont toujours fait :
La scène ci-dessous reprend une tradition méditerranéenne qui consiste à peindre à la chaux les troncs des arbres (protection contre le soleil et les insectes). Elle participe ici au décor.
Jean Mus a connu durant son enfance l'ambiance des beaux jardins grâce à son père à la tête de 17 jardiniers.
La plupart des propriétaires avec lesquels il a eu la chance de travailler, en France et à l'étranger, depuis plus de quarante ans ont souvent une culture jardinesque et du personnel formé pour l'entretien.
Il déplore que ces dix dernières années, on assiste à une destruction des règles de composition des jardins avec les nouveaux propriétaires. "Cela devient grotesque !"
Jean Mus travaille beaucoup avec les plantes endémiques, comme le buis, la lavande, l'immortelle, la myrte, la germandrée, la santoline... Parfois, un jardin peut être planté avec 80% de plantes indigènes.
Il aime les dégradés de verts et de gris. Pour obtenir l'effet ci-dessous, la santoline est taillée trois fois par an, à des périodes bien précises.
Ses deux plantes fétiches sont le buis et la santoline.
A l'inverse de l'immense variété de plantes que l'on peut trouver à la fête des plantes de Saint-Jean de Beauregard, Jean Mus dit vouloir travailler à la fin de sa vie avec un minimum de plantes, cinq lui paraissant un bon chiffre...
La grâce méditerranéenne est aisée, elle tient dans le creux de la main.