Les plantes sauvages - Jardinage à Frescati
Voici venu le temps des sorties botaniques !
Je vous emmène pour une promenade à la rencontre des plantes sauvages du Jardin de Frescati.
En bas de l'escalier, contre le pied de ma glycine centenaire, je devrais arracher l'arum d'Italie (Arum italicum) car cette plante toxique, appelée aussi le gouet italique, est une des premières causes d'appel aux centres anti-poison. Mais sa beauté me fascine alors je laisse rougir sa belle hampe de fruits.
Toujours dans la cour, les scilles sauvages (Scilla sibirica) fleurissent au milieu des buis. C'est la mère d'une amie qui me les a données il y a plus de 10 ans. Elle en avait un grand tapis à l'orée des bois derrière sa maison.
4 photos de scilles
Les petites pervenches (Vinca minor) colonisent mon talus et constituent un excellent couvre-sol ; c'est parfait !
2 photos de pervenches
De nombreux acacias (Robinia pseudoacacia) jalonnent le talus de la voie. Nous avons conservé aussi le sureau noir (Sambucus nigra), j'aime beaucoup la forme typique de son tronc.
Les fleurs d'acacias et les fleurs de sureau, agrémentent mes succulentes pâtisseries ! ;)
5 photos - Acacia et sureau
Je me souviens avoir trouvé le nom de cette plante peu de temps après mon retour de Rome et la visite de l'Orti Farnesiani qui surplombe le forum. C'est la cymbalaire des murs (Cymbalaria muralis), communément appelée "ruine de Rome"... Elle se plait beaucoup sur le mur ensoleillé qui borde la plage de la piscine.
2 photos de ruines de Rome
J'attends toujours avec impatience la floraison immaculée de la haie d'aubépines (crataegus monogyna).
J'ai toujours vu cette touffe d'osier à cet endroit. Je connais son nom de genre, Salix, mais pas son nom d'espèce. Nous le recépons chaque année car il est très envahissant.
A quand la cabane en osier ? Avec ma fille, nous aimerions bien reproduire celle vue aux Jardins de Colette à Brive.
Les consoudes (Symphytum officinalis) ont colonisé quatre zones de mon jardin. Je ne sais plus comment elles sont arrivées chez moi. Ce qui est sûr, c'est qu'une fois qu'elles sont là on ne peux plus s'en débarrasser ! Mais c'est une plante à avoir au jardin car cette Boraginacée est un véritable trésor.
Je vous renvoie aux excellents articles de l'association "Le Lot en Action" et du blog de Jenny.
La consoude officinale est riche en potasse et complète parfaitement l'ortie, riche en azote. Lorsque j'effectue des plantations, je mets au fond du trou quelques feuilles d'ortie et de consoude coupées en morceaux. Reprise garantie !
3 photos de consoudes
Les Orties piquantes (Urtica dïoca) poussent un peu partout, même sur l'ancien four à pain. Celle là je l'arrache !
Je me dis que j'ai bien fait de ne pas désherber autour des iris, leur bleu vif est bien soutenu par le jaune des renoncules rampantes (Renonculus repens) !
En me dirigeant vers l'étang, sur ma gauche, un massif non désherbé est éclairé par un tapis de ficaires (Ranunculus ficaria). Je pense encore une fois que la nature a aussi de belles choses à nous offrir !
2 photos de ficaires
Je traverse la grande pelouse qui me mène à l'étang et foule quelques pâquerette (Bellis perennis). Je les recommande en homéopathie, associées à l'arnica, contre les courbatures et les meurtrissures.
Ce sont d'autres composés, famille que l'on nomme aujourd'hui astéracées, qui m'accueillent au bord de l'étang. Ne serait-ce pas des marguerites (Leucanthemum vulgare) ;)
2 photos de marguerites
L' asphodèle blanc (Asphodelus albus) est la plante sauvage qui me touche le plus au jardin de Frescati. Cette liliacée pousse sur quelques rares stations des causses du Querçy et nous vient du pourtour méditerranéen. J'ai prélevé un bulbe il y a plus de dix ans et j'ai la chance de le voir fleurir chaque année. On va dire qu'il y a prescription : aujourd'hui cette plante est classée et protégée, sa cueillette est donc interdite...
2 photos d'asphodèle blanc
Les carex pendula ont colonisé les bords de l'étang et s'accordent bien avec les iris pseudacorus, les asters et les miscanthus sinensis.
3 photos de carex pendula
La renouée amphibie (Persicaria amphibia) fait petite mine à côté des nénuphars !
2 photos de renouées amphibies
Une autre renouée pousse le long du Lot qui coule à 200 mètres de là. C'est la renouée du Japon (Fallopia japonica). J'aime le graphisme de ses tiges, j'ai donc prélevé un plant pour les berges de mon étang.
Je l'ai planté à côté des prêles du Japon, alors que je ne connaissais pas son nom. Etonnant non ?
En fleur, elle ressemble beaucoup à la renouée de Chine ou Voile de la mariée qui recouvre le toit de "la fourniol".
3 photos de renouées du Japon
Je ne me résous pas à me débarrasser de mes deux fusains d'Europe (Euonymus europaeus) tant ses fruits en forme de bonnet d'évêque sont beaux au mois d'octobre. Pourtant, chaque mois de mai, ils sont recouverts par les chenilles et perdent toutes leurs feuilles...
3 photos de fusain d'Europe
Cet orme champêtre (Ulmus campestris), quant à lui, résiste à la graphiose qui a décimé un grand nombre de cette espèce dans nos campagnes. Ses samares illuminent le fond du jardin chaque printemps.
2 photos d'orme champêtre
Je me dirige alors vers le "petit bois aux oiseaux". La couleur violette des Bugles rampants (Ajuga reptans) est parfaite dans le secteur sud-est du jardin en Feng Shui.
2 photos de bugles rampants
Dans ce petit bois, les oiseaux se régalent des drupes du cerisier sauvage ou merisier (Prunus avium).
3 photos de merisier
Avant de finir notre petite balade, je vous emmène derrière la maison, au nord, où une crucifère et une papavéracée ont élu domicile depuis longtemps : la lunaire (Lunaria annua) ou "monnaie du pape" et la chélidoine (Chelidonium majus) ou "herbe à verrue". Oups, il ne faut plus dire crucifère mais brassicacée à présent !
2 photos, monnaie de pape et chélidoine
J'allais oublier de vous faire faire un petit tour au potager où pousse une plante sauvage que mon époux daigne épargner : la bourrache officinale (Borago officinalis) !
Elle a de nombreuses vertus thérapeutiques que vous retrouverez dans ma rubrique : les plantes sauvages autour de Frescati.
Je parsème les fleurs sur mes salades pour leur beauté et pour leur saveur marine.
3 photos de bourraches
En revenant du potager, je longe le vieux mur qui ferme ma cour. Aussi loin que je me souvienne, lorsque enfant je me risquais à descendre le petit chemin vers "la maison abandonnée", les Joubarbes des toits (Sempervivum tectorum) recouvraient déjà ce muret. On s'amusait avec ma soeur à couper une feuille pour cicatriser nos plaies imaginaires...
2 photos de joubarbes
La balade des sauvages de mon jardin que l'on ose appeler "mauvaises herbes" se termine et je me dis que c'est un bien vilain nom !
Tiens et ces deux là qui poussent sur mon escalier, elles ont bien un comportement de sauvages, non !!!
2 photos - Pensée et sédum
Une application géniale pour identifier les plantes lors de vos balades dans la nature ou dans votre jardin !
Pierre-Olivier Templier : une rencontre étonnante avec un des rares vrais naturalistes.
Fleurs en poche pour Android, une flore dans votre smartphone
APP / Après des années d'hésitation et suite à de nombreuses demandes, "Fleurs en poche", qui n'était disponible que sur iOS l'est maintenant pour Android. L'application est très proche visue...
Selon cette fondation, on protège d'autant mieux la nature qu'on la connaît. Un ouvrage pas seulement réservé aux citadins !
J'ai pris beaucoup de plaisir à animer des ateliers botaniques dans les écoles avec le soutien de l'institut Klorane.
Tout savoir sur nos indésirables (ou pas!) qui cherchent à s'installer chez nous.
Christian Bernard est l'auteur de nombreuses Flores.
Quelques pages feuilletées pour vous...
Les plantes sauvages et le Feng Shui :
Pour faire venir les bonnes énergies et favoriser leur circulation dans le jardin, il est très important de conserver certaines zones à l'état sauvage. Dans le talus derrière ma haie d'aubépine, au bord de l'étang et dans le petit bois aux oiseaux, je privilégie le côté naturel. Les papillons, les abeilles et les oiseaux apprécient.
En Feng Shui, le secteur sud-est est propice à la vie animale.
J'y attire les oiseaux avec des arbustes à baies et des nichoirs. Quant aux chevreuils qui ont arraché l'écorce de mon Nissa sylvatica et de mon Cornus Kousa, je dois dire que je m'en passerais bien !
Apprendre à se connaitre, c'est s'oublier soi-même.
S'oublier soi-même, c'est être illuminé par tout ce qui se trouve dans l'univers.