Jardins secrets de Cahors - Lot
Les jardins secrets de Cahors se découvrent au détour des ruelles de la vieille ville. Ils ont tous un fil conducteur, le Moyen âge. Quoi de plus évident dans cette belle ville médiévale !
Ma première visite en 2008 est riche en souvenirs car j’accompagnais la classe de CE2 de ma fille. Cette démarche clôturait trois sorties botaniques que j’avais animée pour cette classe avec l'aide de l'institut Klorane.
10 ans plus tard, je vous propose de croiser mes impressions d'une visite printanière et d'une visite automnale.
Dès le « Courtil des moines », le décor est planté.
Nous sommes bien dans un jardin médiéval : l’espace est ceint d’une église et de magnifiques bâtisses moyenâgeuses. Il est découpé en carrés entourés de plessis de châtaigner et plantés de légumes et d’aromates de cette époque, panais, bettes, choux rave, ail, sauge, sarriette, moutarde, fenouil, céleri… Point de tomates ou de pommes de terre pas encore connues en France au Moyen âge.
Courtil des moines - mai 2008
Visite avec les enfants - mai 2008
Les enfants prennent de nombreuse notes, commentent les techniques de jardinage en plessis qui protègent les cultures des rongeurs et épargnent le dos !
L'ambiance automnale est toute autre ; la luminosité décline et les plantes semblent entrer en dormance...
La sortie se fait par le porche du Courtil des moines.
Au pied de la Cathédrale St Etienne, le jardin moyenâgeux est à la fois un jardin bouquetier pour fleurir les autels (fleurs blanches pour la Vierge, rouges pour le Christ, jaunes pour la résurrection), un jardin des copistes (plantes utilisées aux enluminures) et un jardin médicinal destiné aux troubles féminins, les fièvres ou autres maux...
Il suffit de pousser simplement la porte pour y pénétrer...
Visite avec les enfants - mai 2008
Surprenant, un dédale d'étroites ruelles semble déboucher au Maghreb.
L'entrée est au niveau de l'ouverture sur la droite.
Ce lieu nous rappelle le passage des Maures dans la région vers 730. Dans ce petit patio, les plantes méditerranéennes, palmiers, papyrus, bananiers, figuiers, roses de Damas entourent un bassin bordé de pots bleus et de moucharabiehs. L’allusion au jardin de Majorelle est frappante.
Aujourd'hui les pots ont été remplacés par des pots à section carrée...
La végétation de plus en plus luxuriante confère une ambiance méditéranéenne réconfortante.
La balade se poursuit sur les berges du Lot en pénétrant dans l’Hortus des Dames, clos de saules tressés.
Les plantes toxiques et les Ophiopogums confèrent au jardin de la sorcière une ambiance pesante et mystérieuse.
C'est sur le chemin du retour que le Jardin des pèlerins de St Jacques se laisse découvrir presque par hasard.
Le closelet des croisades, l’Hortus de la fée Mélusine, le clos des Clarisses : autant de jardins secrets restant à découvrir lors d'une autre visite...
Un dernier passage par les pieds de vigne du pont Valentré, emblème de la ville de Cahors, dont un des enfants devenu Pape sous le nom de Jean XXII réussit à imposer le cru local comme vin de messe au XIVe siècle.
Pour les passionnés de jardins médiévaux en visite dans le Lot, je vous conseille également le Jardin de Cardaillac près de Figeac.
On s'étonne trop de ce qu'on voit rarement et pas assez de ce qu'on voit tous les jours.